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Le sommeil profond

Concernant le sommeil, je peux me souvenir m'être couché le soir et m'être réveillé le matin. Je peux me souvenir éventuellement du glissement dans un état de parfaite quiétude. Je peux dire au petit matin avoir apprécier "une bonne nuit de sommeil", bien qu'au coeur de celui-ci ne soit jamais apparu la pensée : "Quel bon sommeil !". Mais je ne peux affirmer qu'il y' ait entre ...l'assoupissement et le réveil une rupture, un manque de continuité : Lors du coucher je peux sentir mes sens se taire progressivement, plongeant doucement dans un état de félicité alors que le monde des apparences s'éloigne. Puis lors du réveil, le monde réapparaît graduellement, neuf et éblouissant. J'ajouterais qu'au moment de m'endormir, je ne ressens aucune altération. Je n'ai ni la sensation d'un manque qui se crée, ni celle que ma réalité soit amputée de quoi que ce soit de fondamental. Je n'ai pas le sentiment que cette nuit si familière dans laquelle je sombre sans crainte soit fragmentaire, bien au contraire : A ce moment précis, rien n'est à accomplir. Je ne suis ni beau ni laid, ni grand ni petit, ni homme ni femme, ni laïque ni religieux, ni pauvre ni riche... Seul se dévoile une parfaite complétude. Cette complétude est sous-jacente tant à l'état de sommeil profond qu' à l'état de veille. Ce corps vieillissant que je peux ressentir à ce moment même, et qui se dissipe lorsque je m'endors, n'est plus ma réalité la plus constitutive. Ce qui m'est le plus intime, c'est cette intemporalité où ce corps fluctuant apparaît et disparaît ; c'est cette absolue vacuité, cette totale disponibilité à l'évanecence du monde.

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